En mai 2025, le président de la Cour Pénale Internationale, Karim Khan, s’est vu suspendre l’accès à sa boîte mail professionnelle. Surprenant ? Oui, d’autant plus que cette coupure n’était pas un simple bug technique : elle a été déclenchée par Microsoft, à la demande directe du président américain Donald Trump.
Pourquoi ? En réaction aux poursuites judiciaires engagées par la CPI contre de hauts responsables israéliens. L’administration américaine a alors imposé des sanctions, incluant le blocage de certains services Microsoft à destination de la Cour.
Un cas extrême, mais révélateur
Faut-il s’affoler ? Non, mais il faut prendre cet événement pour ce qu’il est : une alerte sérieuse. Il est peu probable que Microsoft décide, du jour au lendemain, de couper l’accès à l’ensemble de ses utilisateurs européens : l’Europe représente environ 25 % de son chiffre d’affaires. Ce serait un suicide commercial.
Mais l’épisode montre aussi que la stabilité de ces services dépend parfois de décisions politiques unilatérales. Le président Donald Trump l’a prouvé à plusieurs reprises : il est capable de prendre des décisions brutales, puis de revenir en arrière quelques jours ou semaines plus tard. Mais dans l’intervalle, les conséquences peuvent déjà être lourdes, voire irréversibles.
Cet incident met en lumière une réalité que beaucoup préfèrent ignorer : nos outils numériques sont souvent contrôlés par des entreprises étrangères, elles-mêmes soumises à des lois et à des gouvernements qui n’ont pas nécessairement nos intérêts à cœur.
Ce n’est pas une affaire de paranoïa. C’est une question de bon sens, d’anticipation, et de résilience.
L’Allemagne et le Danemark passent à l’action
Les gouvernements de certains pays européens ne s’y trompent pas. L’Allemagne et le Danemark ont récemment annoncé leur volonté d’abandonner Microsoft. Dès juin 2025, ces deux États ont accéléré leurs recherches et amorcé une migration vers des outils open source : Linux, LibreOffice, Nextcloud, etc.
L’objectif est clair : réduire leur dépendance à des fournisseurs non-européens, et éviter que leurs administrations ne se retrouvent un jour bloquées ou exposées à des décisions extérieures. Cette transition se fait progressivement, bien sûr. Mais elle est enclenchée.
Et pour vous, entreprise, TPE, PME : il est peut-être temps de réfléchir à votre propre transition.
Et concrètement, qu’est-ce que ça change pour vous ?

Vous n’êtes peut-être pas un État. Mais en tant que société vous dépendez vous aussi chaque jour d’outils numériques que vous ne contrôlez pas. Votre site, votre boîte mail, votre cloud, vos documents… sont parfois hébergés à des milliers de kilomètres, soumis à des législations étrangères, voire accessibles à des acteurs tiers sans que vous le sachiez.
La non-souveraineté, pour vous, c’est le risque de perdre l’accès à vos services du jour au lendemain, sans recours immédiat. C’est aussi des problèmes de confidentialité, de sécurité juridique (notamment en cas de litige), ou encore une dépendance technique à des solutions dont les conditions peuvent changer sans préavis.
Et au-delà du risque, c’est une perte d’autonomie : vous ne maîtrisez ni vos données, ni l’évolution de vos outils, ni parfois même vos coûts. Reprendre la main, c’est regagner de la liberté dans votre quotidien numérique.
Faire le point sur vos outils : un bon début
Pas besoin de tout changer en une nuit. Commencez par faire un petit audit de vos outils numériques actuels, et voyez ce que vous pourriez remplacer facilement.
Voici quelques exemples concrets :
Fonction | Outil courant (non souverain) | Alternative plus souveraine |
IA | ChatGPT (OpenAI) / Claude (Antrhopic) / Gemini (Google) / LLaMa (Meta) / Grok (xAI) | LeChat (Mistral) |
Site internet | WordPress (US) / Magento (US) / Shopify (Canada) / Drupal (US) | WebGazelle CMS (France) / PrestaShop (France) / Typo3 (Europe) |
Hébergement* | AWS (Amazon) / Azure (Microsoft) / GCP (Google) | OVHcloud (France) / Scaleway (France) / IONOS (Allemagne) |
Messagerie | Outlook / Gmail | Infomaniak, OVH ou serveur dédié |
Visioconférence | Teams / Zoom / Google Meet | Jitsi, Whereby (UE), MiroTalk (Auto-hébergé) |
Bureautique | Microsoft 365 / Google Docs | LibreOffice, OnlyOffice |
Stockage cloud | OneDrive / Google Drive | Cognix Cloud, Nextcloud |
Moteurs de recherche web | Google / Bing | Qwant / Lilo |
Chat d’entreprise | Slack / Discord | RocketChat (Auto-hébergé) / Treebal |
Réseaux Sociaux d’entreprise | Workplace | Whaller, Steeple |
* Service français d’infogérance : Cognix Hosting, Alixans, Dutiko, Enix.
On ne va pas se mentir…
Oui, quitter les outils grand public les plus connus demande un effort. Vous perdrez peut-être quelques fonctionnalités. Il faudra un peu de temps pour vous adapter aux nouvelles interfaces. Mais vous gagnerez une chose précieuse : le contrôle.
Et dormir un peu plus paisiblement.
Et maintenant ?
Ce que vous vivez à votre échelle de TPE/PME reflète les choix que de grands pays sont déjà en train de faire. Alors pourquoi ne pas vous y mettre vous aussi, à votre rythme ?
Chez WebGazelle, nous vous accompagnons vers une numérique plus souverain, plus responsable et plus maîtrisé : votre site internet, votre hébergement, vos outils collaboratifs… grâce à l’ensemble des services de Cognix Systems, notre écosystème engagé et 100 % français.
La souveraineté numérique, c’est notre métier. Et c’est surtout notre conviction.
Alors, on commence quand ?